Entretien avec le Dr Abdesselam Zhiri Docteur en biotechnologie végétale Chercheur et enseignant en aromathérapie scientifique (1er octobre 2006)
Après une dizaine d’années passées dans les laboratoires universitaires, le Dr Abdesselam Zhiri a rejoint l’équipe du numéro un de l’aromathérapie scientifique et médicale pour y diriger la recherche et le développement.
Même si les huiles essentielles sont connues et utilisées depuis plus de 6 000 ans, la recherche scientifique actuelle se limite à des recherches fondamentales, phytochimiques ou sur les propriétés biologiques des huiles essentielles. Notamment tout ce qui concerne l’infectiologie. Rares sont les recherches qui mènent au développement de nouvelles applications dans les domaines pharmaceutique et alimentaire. En outre, l’effet thérapeutique reconnu en médecine traditionnelle rencontre énormément de difficultés pour être évalué scientifiquement « faute de moyen ! » et reconnu sur le plan médical en raison d’une « législation non adaptée ! »
L’aromathérapie scientifique met en valeur la composition des huiles essentielles et ses propriétés médicinales. |
Qu’est-ce que l’aromathérapie scientifique ?
L’aromathérapie scientifique est une science qui utilise les méthodes et les techniques scientifiques du laboratoire pour mettre en évidence la relation entre la structure chimique des molécules actives des huiles essentielles et leurs activités biologiques.
Le terme « aromathérapie » a été formulé en 1928, par M. Gattefossé, bâtisseur de la recherche scientifique sur les huiles essentielles. À partir des années 1970, quelques avancées scientifiques et thérapeutiques sur les huiles essentielles, démontrées par des chercheurs et des médecins (tels que Valnet, Belaiche, Duraffourd, Sévelinge, Pellecuer, Pénoël, Franchomme, Mailhebiau, etc.), ont permis à l’aromathérapie de se positionner en tant que médecine de l’avenir et de sortir de son image d’utilisation issue de la tradition.
Les chercheurs ont voulu lui donner une valeur scientifique en étudiant la composition des huiles essentielles et en attribuant aux molécules qu’elles contiennent des propriétés thérapeutiques.
Une huile essentielle, c’est un complexe de molécules plus ou moins connues dans le domaine médical. Plusieurs spécialités de médicaments en contiennent comme adjuvant, comme aromatisant mais aussi et surtout comme principe actif. Il en existe notamment toute une série à base d’eugénol, cinéole, terpinéol, pinènes, menthol et de leurs huiles essentielles, sous diverses formes galéniques (sirops, suppositoires, comprimés, pommades, etc.).
En aromathérapie scientifique, il s’agit de mettre en valeur les propriétés biologiques en s’appuyant sur la composition de l’huile essentielle.
Prenons le cas de l’origan. Il est riche en carvacrol et en thymol, des molécules appartenant à la famille des phénols. Personne, dans le domaine médical ou biologique, ne peut nier l’activité antibactérienne des phénols et, en particulier, celle du carvacrol et du thymol. Donc, l’aromathérapie scientifique se base sur les propriétés des molécules contenues dans les huiles essentielles.
Ainsi, nous faisons notamment des études directement en laboratoires, pour montrer l’activité des huiles essentielles sur le plan infectieux. Et, si l’on cherche vraiment une alternative aux antibiotiques contre le problème de résistance des bactéries, il ne faut pas oublier les huiles essentielles. Elles sont les meilleurs candidats fiables pour relayer les antibiotiques.
Et, vous l’avez démontré par des études ?
Avec des études in vitro sur toutes sortes de germes, que ce soient des souches standards ou des souches cliniques, nous les avons étudiées. Nous avons même obtenu des résultats sur des souches résistantes à tout antibiotique. Nous avons publié quelques données et avons présenté dans des congrès certains résultats sur le staphylocoque aureus multirésistant.
Nous travaillons avec des professeurs d’universités spécialisés dans le domaine des antibiotiques. Certains parmi eux ne connaissaient pas du tout les huiles essentielles ; ils n’avaient jamais entendu parler de leurs effets. Par l’intermédiaire des étudiants qui préparent leur thèse, nous avons collaboré pour tester des huiles essentielles ; certains chercheurs ont été agréablement surpris par leur pouvoir.
Pourquoi ?
Un professeur m’a téléphoné, un après- midi, et nous.... Lire la suite...